STARGATE UNIVERSE — 2.01: Intervention

La projection «Stargate Universe» était en quelque sorte réservée aux aficionados de la franchise, puisqu’elle concernait le premier épisode de la seconde et dernière saison qui n’est autre que... la dernière partie d’un tryptique débuté en fin de saison 1! Dur de suivre pour ceux qui débarquent. Heureusement, ce n’est pas mon cas! Attention je risque de révéler quelques spoilers dans la suite...

L’attaque de la base Icare a obligé une partie des équipes SG et des scientifiques sur place à passer la porte de étoiles, alors activée avec un neuvième chevron, pour sauver leur vie. Les survivants débarquent alors sur un vaisseau Ancien prévu pour explorer les frontières de l’univers, le Destinée. La planète Icare ayant été détruite, le colonel Young et ses hommes, le professeur Rush, Eli, Chloé et les autres se retrouvent coincés sur ce vieux vaisseau qu’ils ne contrôlent pas à plusieurs milliards d’années-lumière de la Terre... L’équipage tente de survivre et de trouver un moyen de rentrer sur Terre.

En fin de saison 1, l’alliance luxienne réussissait à s’infiltrer sur le Destinée et à en prendre le contrôle. Dans le cliffhanger de fin, les militaires étaient sur le point d’être exécutés, Scott et Greer étaient coincés à l’extérieur du vaisseau et potentiellement exposés aux radiations du pulsar, Chloé et TJ, enceinte, étaient gravement blessées.

Le season premiere sert essentiellement à désamorcer la situation sur le vaisseau et à gérer la situation ‘‘bébé’’ de TJ. C’est d’ailleurs ces 2 éléments en parallèle qui permettent d’équilibrer l’action et l’émotion dans l’épisode et d’en faire plus qu’une résolution musclée classique. Au passage, les scénaristes se sont bien sortis de la grossesse de TJ. Il est toujours compliqué d’avoir un bébé dans une série, surtout lorsqu’il y a de l’action. D’un point de vue pratique, cela complexifie le tournage, surtout comme ici dans un huis clos où les scènes d‘action sont nombreuses. La plupart du temps, on laisse le bébé dans un coin et on prétexte que des personnages secondaires s’en occupent parce que les principaux ont mieux à faire; ou alors le bébé est kidnappé (ce qui donne un nouvel enjeu à la saison) et n’est retrouvé que lorsqu’il est devenu bien plus grand (et bien moins difficile à gérer !). Ici, ils ont en quelque sorte mixé les 2 solutions, tout en se laissant une ouverture vers une situation placée en cours de saison 1.

Globalement, «Stargate Universe» («SGU» pour les intimes) est très différente des 2 précédentes séries de la franchise «Stargate». Plus sombre, les personnages y sont moins lisses, moins irréprochables que dans «SG-1» ou «SGA». Avec les messages enregistrés sur les kinos d’Eli et les ‘‘visites’’ sur Terre via les pierres de communication, le show s’oriente clairement plus sur les personnages que sur les aspects science-fiction. Comment vivent-ils cet isolement et l’incertitude de leur retour ? Qu’en est-il de leurs proches ? Comme dans tout huis clos, les tensions sont exacerbées, particulièrement celles entre Young et Rush. Chacun a son propre objectif : Young veut ramener tout l’équipage sur Terre, Rush est près à tout pour en apprendre plus sur le Destinée.

L’annulation de la série en fin de saison 2 met un terme à la franchise débutée en 1994. Plus que la fin d’un show, c’est la fin d’une époque pour les amateurs de science-fiction. C’est qu’il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent. Les années 90/2000 ont été des années fastes et nous ont régalés de «Farscape», «Firefly», «BattleStar Galactica» et tant d’autres... Dommage que «Stargate Universe» s’arrête, c’était sans doute la série la plus aboutie de la franchise. Mais au moins, la science-fiction nord-américaine telle qu’on la connaissait tire sa révérence avec panache. Conseil d’ami: Savourez la dernière saison de «Stargate Universe», vous ne reverrez sûrement rien de ce genre avant longtemps !

Emilie FLAMENT