DOCTOR WHO — 6x01/02 : The Impossible Astronaut / Day of the Moon

Publié le par Sullivan

Pour la première fois, Steven Moffat ouvre une saison avec une histoire en deux parties. En termes d’impact, on est effectivement face à quelque chose qui ressemble à un final, sauf qu’il lance 1001 pistes incroyablement excitantes qu’on devrait suivre tout au long des treize épisodes de cette saison. Ce qui nous amène jusqu’à l’automne prochain. Ouch, il y a tellement de choses dans ma tête là que ça en ferait presque mal. Tentative d’écrire quelque chose de vaguement cohérent à suivre...

The Impossible Astronaut

Ecrit par Steven Moffat ; réalisé par Toby Haynes.
« Les Ponds », Amy et Rory, se sont installés dans leur propre maison et n’ont pas revu le Docteur depuis deux mois,UneWhoep1--2-.jpg même s’il leur fait quelques coucous à travers l’histoire. Mais une lettre bleue non signée contenant un lieu et une date de rendez-vous les amènent jusqu’aux plaines de l’Utah. Dans sa prison, River Song a reçu la même enveloppe bleue et arrive au même rendez-vous. Ils y retrouvent également un vieil homme Canton Delaware. Bien évidemment, c’est le Docteur qui les a fait venir. Mais un Docteur de 1103 ans, près de deux cents ans plus vieux que celui qu’Amy et Rory ont quitté. Il s’avère qu’il les a conviés à assister à sa propre mort ! Il est en effet abattu par un mystérieux astronaute qui l’empêche de se régénérer.
Mais ils découvrent alors que le Docteur avait envoyé une quatrième lettre et invité une autre personne, celle en qui il a le plus confiance… lui-même, deux cents ans plus jeunes. Amy, Rory et River ne peuvent pas lui dire qu’ils ont rencontré une version de lui plus âgée, et encore moins qu’ils l’ont vu mourir. Ils guident néanmoins le Docteur dans la direction dans lequel il les a lui-même guidé juste avant de mourir : 1969. Dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche, le Président Nixon reçoit des coups de fil mystérieux d’une enfant qui essaye de l’avertir de la présence de monstres autour de lui. Ils sont bien là, mais ont une propriété effrayante : celui qui les voit les oublie dès qu’il les quitte des yeux. Qui est cet ennemi ancien ? En quoi est-il lié au mystérieux astronaute qui va mettre fin à la vie du Docteur ? Que sait vraiment River Song ? Et quel autre secret cache Amy Pond ?

Day of the Moon

Ecrit par Steven Moffat ; réalisé par Toby Haynes.
UneWhoep2.jpgTrois mois après la confrontation avec l’astronaute impossible. Canton Delaware retient le Docteur prisonnier dans la base militaire de la Zone 51. Amy, Rory et River ont passé ce temps à tenter d’en apprendre plus sur les Silence, tout en étant traqués par le FBI.
Mais Canton est en fait toujours allié au Docteur. Il lui permet de s’échapper avec Amy, Rory et River. Le Docteur a un plan pour lutter contre l’occupation de la Terre par les Silence, tandis qu’Amy et Canton cherchent à découvrir qui est la petit fille qui a été « mangée » par le scaphandre de cosmonaute, créé par les Silence et conçu pour maintenir son occupant en vie. La petite fille venait d’un Orphelinat, et Amy découvre dans sa chambre une photo la représentant elle-même avec un bébé dans les bras. Pourtant, elle n’est pas enceinte, c’était une suggestion hypnotique des Silence. A moins que...
Neil Armstrong pose le premier pas d’Homme sur la Lune. Alors que la Terre entière regarde ces images, le Docteur insère une image des Silence et une suggestion hypnotique commandant aux Humains de se soulever quand ils voient un Silent. De quoi les faire fuir.
Six mois plus tard, la petite fille ère dans les rues de New York. Elle meurt… avant de se régénérer. Wait. What?!

La mort

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une manière diablement efficace et inattendue de lancer une saison. La mort du Docteur lui-même.

L’évènement donne clairement le ton de la saison à venir, conforme à ce qui, entre les lignes avait été annoncé. Cette année, «Doctor Who» prend clairement la forme d’un feuilleton. La mythologie de la série gagne en ampleur et en complexité. Du coup, cela rend cet exercice, celui de la critique à chaud, particulièrement difficile. Ce qui était sous-jacent dans l’écriture de Steven Moffat depuis un moment, ne serait-ce que via le personnage de River Song, occupe dorénavant le premier plan.
C’est particulièrement palpable dans le rythme de l’épisode, complètement différent de ce à quoi la série nous a habitué, particulièrement dans ce type d’épisodes en deux parties et à grand spectacle. Quand on y repense, un épisode comme « Blink » montrait déjà une approche du rythme différente, caractéristique de l’écriture de Steven Moffat et de son penchant pour l’angoisse. L’angoisse, c’est un sentiment qui a besoin de temps pour se mettre en place, d’une montée progressive de la tension. L’année dernière, et particulièrement dans ce final paradoxal aussi débordant de qualités qu’il était bourré de défauts, Steven Moffat semblait presque s’appliquer à produire sa version de ce qu’écrivait, lui très naturellement, Russell T Davies : ces épisodes montagne-russe empilant les uns sur les autres une quantité parfaitement délirante d’éléments narratifs.

Evidemment, on a particulièrement hâte de découvrir où tout cela va nous mener, même si on sait bien qu’il faudra vraisemblablement attendre l’épisode 13. On sait bien que le Docteur ne va pas véritablement et définitivement mourir, mais on espère quand même que Steven Moffat saura s’en sortir autrement que par un Deus Ex Machina éhonté, genre un Docteur surgissant d’un-futur-où-il-n’est-pas-mort. Reste que l’on sait aussi que les Time Lords peuvent être ressuscités. C’est arrivé au Maître il n’y a pas si longtemps, dans un épisode qui suggérait aussi que Rassilon et la mère du Docteur avait été ramenés à la vie dans les circonstances exceptionnelles qu’avaient été les dernières années de la Guerre du Temps entre les Time Lords et les Daleks.
Qui est le mystérieux astronaute qui assassine ainsi le Docteur? Tout pointe en direction de River Song, le jeu d’Alex Kingston rajoutant quelques indices supplémentaires à ceux glanés l’année dernière. Mais même si c’est effectivement elle, il reste encore la question de savoir à quel moment exactement c’est arrivé. La petite fille pourrait-elle être River Song?

D’autres éléments de continuités sont encore jetés aux spectateurs. Le Tardis aperçu à la fin de l’épisode « The Lodger » fait son retour, et semble appartenir au fameu Silence qui doit s’abattre. Il semble qu’après « The Lodger », il ait remonté le temps pour s’implanter durablement sous la surface de la Terre. Et puis il y a les maux de ventre dont souffre Amy — qui affectent aussi River — avant qu’elle ne révèle au Docteur qu’elle est (se croit ?) enceinte. Wait. What?

 

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The legs, the nose and Mrs Robinson

La situation incroyable du début de l’épisode a un impact sur toute la dynamique des personnages, qui avait de toute façon déjà subit quelques altérations.
Rappelons-nous que dans les années 70, Jo Jones avait quitté le Tardis justement parce qu’elle s’était mariée. A la fin de la saison dernière, Amy et Rory s’étaient un peu imposés dans le Tardis après leur mariage, face à un Docteur qui envisageait plutôt d’en rester là. Clairement il cherche à mettre de la distance : après les avoir laissé en lune de miel dans l’espace de leur côté, comme on l’avait vu dans l’épisode de « Sarah Jane Adventures » « Death of the Doctor » (c’est amusant, rétrospectivement, de voir à quel point les esprits de Russell T Davies et Steven Moffat sont synchronisés, ils n’arrêtent pas de jouer avec idées similaires au même moment – par exemple à la fin de la saison 4, Davies avait envisagé de donner un mari et des enfants à Donna dans le monde alternatif de «Turn Left» au moment où Moffat était en train d’écrire la même chose pour «Forest of the Dead») et dans le Spécial de Noël, il les a finalement reposés sur Terre et laissés s’installer ensemble. Il y a des chances qu’il en serait resté là si le Docteur pourpre du futur n’était pas venu les réunir à nouveau.

Les passagers du Tardis s’embarquent lourds de secrets — la mort du Docteur, la grossesse d’Amy, que Rory ignore encore. Sans évidemment parler de River Song, qui est un gigantesque secret, ce dont le Docteur semble s’agacer de plus en plus, à mesure que le souvenir du sacrifice originel et final de River Song, la première fois que lui l’a rencontrée, devient de plus en plus lointain.
L’intelligence de Moffat, c’est aussi de savoir quand il doit renouveler certains motifs pour éviter de lasser ou d’irriter. Ainsi, si River Song lance son traditionnel ‘‘spoilers’’ au Docteur dans cet épisode, cette fois-ci nous sommes de son côté parce que nous savons exactement ce qu’elle cache au Docteur. Et le caractère totalement tragique de ce secret renouvelle notre empathie pour ce personnage.

Cette atmosphère de secret à l’avantage de donner plus de caractère à des personnages qui, parfois, en ont manqué un peu lors de la saison précédente. Amy a, dans ces quarante-cinq minutes, une chair qu’elle n’a pas toujours eue l’année dernière. Et les acteurs ont beaucoup de choses sur quoi s’appuyer. C’est particulièrement vrai d’Alex Kingston – et le fait de savoir que, contrairement aux autres acteurs, elle a été mise au courant au début du tournage de cette saison des secrets de River Song incite à prêter une attention particulière aux nuances de son interprétation.

J’ai déjà beaucoup écrit et je n’ai pas encore dit un mot des fameux Silents. Voilà une idée très Moffatienne qui dérive intelligemment des Mens in Blacks, et un masque qui réussit franchement bien à marier une certaine familiarité avec le Petit Gris iconique, l’originalité et le caractère effrayant avec un petit coté Dementor. Ce nouveau monstre promet beaucoup – et délivre déjà pas mal dans la scène des toilettes, séquence incroyable si caractéristique du ton de la série, qui mélange l’effroi et l’humour comme si ce cocktail était tout ce qu’il y a de plus naturel.
Le cliffhanger de l’épisode est particulièrement glaçant pour une série familiale (on remarque d’ailleurs qu’il a été monté avec précaution et qu’on ne voit pas le coup de feu partir de l’arme d’Amy). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il donne fichtrement envie de passer directement à l'épisode suivant.

Alien in Black

Ce n’est pas comme si j’espérais que toutes les questions posées dans « The Impossible Astronaut » allaient trouver leur réponse dans « Day of the Moon ». Mais force est de constater que pour l’instant, Steven Moffat nous invite simplement à boucler nos ceintures et à apprécier l’attraction, sans trop chercher à comprendre — mais évidemment, on ne peut pas s’empêcher d’essayer.
L’épisode évacue rapidement le cliffhanger de la première partie et reprend trois mois plus tard, entremêlant avancées et flash-back pour nous mettre à jour d’une façon qui ne ressemble pas du tout à de l’exposition. Le reste de l’épisode s’attache à mettre fin à l’Occupation de la Terre par les Silence (depuis la semaine dernière, j’ai pris un cours de grammaire alien : on dit donc un Silent, des Silence), en utilisant l’image iconique partagée par toute l’Humanité du premier pas de l’Homme sur la Lune.

Les Silence sont un monstre intéressant parce qu’il est assez facile de comprendre le mécanisme par lequel l’esprit de Moffat est parvenu à les créer. Au départ, il y a les Men in Black, ces figures classiques de l’ufologie et de la SF. Dans le film « Men in Black » de Barry Sonnenfeld, Will Smith et Tommy Lee Jones ont un petit gadget qui leur permet de se faire oublier à volonté de ceux qui les ont vus. Faisant des Men in Black des extraterrestres (mais ils gardent le costard) Moffat part du principe que même s’ils sont effacés de la mémoire consciente de ceux qui les rencontrent, ils y laissent une certaine trace. Leur look s’inspire donc de divers éléments récurent d’une certaine imagerie populaire de l’effroi. Le tableau « Le Cri », les Petits Gris, et même le masque de « Scream », tout cela aboutit au visage d’un Silent. On peut noter que River Song fait remarquer que les Silence sont particulièrement implantés aux Etats-Unis, or les Petits Gris sont essentiellement une mythologie américaine.

 

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Avant de l’évacuer de la Terre (mais pas de la série, il est évident qu’on va revoir les Silence — et on peut même se demander si les vaisseaux similaires à des Tardis qu’ils utilisent n’ont pas été acquis en occupant et parasitant Gallyfrey) Moffat utilise son monstre pour quelques nouvelles séquences particulièrement réussies, placées du point de vue des personnages et dissimulant régulièrement au spectateur les passages effacés de leur mémoire. La séquence d’Amy dans l’orphelinat, et notamment le plan ou des marques apparaissent ‘‘subitement’’ sur son visage est particulièrement réussie.
Toby Haynes réalise là son cinquième épisode d’affilé. Dans l’ordre de diffusion parce qu’évidemment, les épisodes ont été tournés dans un ordre différent, sans quoi le pauvre ne serait sûrement plus en vie à l’heure qu’il est. On comprend aisément pourquoi l’équipe de la série s’est attachée à le faire revenir et à lui confier des épisodes événements comme cette ouverture de saison ou le dernier Spécial de Noël : ses plans sont superbement composés, il a un véritable sens de l’épique et une exigence esthétique plus qu’appréciable.

The first and the last

La semaine dernière, River Song expliquait à Rory, dans une scène très réussie, qu’elle et le Docteur sont engagés sur deux time-line allant dans des directions opposées. C’est une jolie idée, forte en émotion. Le problème, c’est que ce n’est pas une idée très cohérente avec les éléments déjà installés autour du personnage, et que Steven Moffat ne l’avait visiblement pas en tête en écrivant la saison dernière.
La première et la dernière fois confondue, c’était le concept de la première apparition du personnage dans « Silence in the Library » / « Forest of the Dead ». Mais depuis, il était jusque-là question d’entrecroisement embrouillés de leurs lignes de temps respectives. D’ailleurs, si les deux personnages suivaient une évolution se croisant parfaitement (à chaque fois il est plus vieux, et elle est plus jeune, et inversement), il n’y aurait pas vraiment besoin qu’ils tiennent un journal pour s’y retrouver. Et en fait, « The Impossible Astronaut » contredisait lui-même cette théorie, puisque River Song y croise un Docteur beaucoup plus vieux au même âge. De la même manière, les deux aventures avec River Song de la saison 5 se passaient dans l’ordre contraire de cette règle (elle se souvenait d’avoir déjà vécu l’aventure de la Pandorica dans l’épisode des Anges).

Donc on en vient à l’idée qu’il ne s’agit que d’une sorte de règle globale qui peut souffrir pas mal d’exceptions. Mais River Song n’a pas vraiment l’air d’envisager d’exceptions quand le Docteur l’embrasse pour la première fois à la fin de l’épisode : elle semble complètement persuadée que sa première fois à lui est sa dernière fois à elle. River Song est Docteure et pas encore Professeure, et toujours dans sa prison, faut-il croire qu’elle acquiert le titre et est libérée sans revoir le Docteur entre cet épisode et celui de la Bibliothèque ? (En mettant de coté la brève visite pendant laquelle il lui remet son tournevis sonique.)
Avec un peu de chance, Steven Moffat va réussir à tenir ensemble les différents fils de cette histoire, mais ces deux épisodes donnent tout de même quelques signes un peu inquiétants sur la cohérence de l’ensemble.

Avec tout ça, j’oublie quand même de signaler que l’épisode confirme, après près de deux ans de teasing, la nature romantique et ‘‘sexuelle’’ du lien entre le Docteur et River Song. Je n’en ai jamais véritablement douté, mais cela fait quand même plaisir que Moffat n’ait pas plié sous la pression de la frange vocale de la fan-base toujours très perturbée par la sexualisation du Docteur.

Ménage à trois

« Day of the Moon » poursuit sur la lancée de l’épisode précédent en ce qui concerne le soin apporté au développement des personnages.
La saison dernière, il avait fallu attendre la fin de la saison pour voir un personnage non récurrent acquérir une véritable dimension, avec Vincent dans « Vincent and the Doctor » et Craig dans « The Lodger ». Ici, Canton s’impose comme un personnage mémorable, bien aidé par le visage de son familier de son interprète, et la révélation finale sur la raison pour laquelle sa volonté de se marier l’a conduit à être renvoyé du FBI.

Malgré mes réserves de cohérence d’ensemble évoquées plus haut, la scène du baiser et surtout ce qui la suit, se révèle extrêmement poignante. J’ai toujours adoré River Song de façon assez inconditionnelle, mais ces deux épisodes lui confèrent une dimension émotionnelle bien plus importante que ce qu’elle avait la saison dernière.
C’est la même chose du côté d’Amy et Rory, et le subplot du (faux) triangle amoureux permet à Arthur Darvill de montrer à quel point il est un acteur brillant, capable de passer du comique à la gravité avec beaucoup d’aisance et de subtilité. Ce ressort émotionnel et parfois aussi comique de l’épisode a aussi une autre fonction évidente : enterrer définitivement l’idée d’une relation amoureuse entre Amy et le Docteur. En quelque sorte, il s’agit pour Moffat d’évacuer préventivement une hypothèse que pourrait soulever le cliffhanger ahurissant de l’épisode: la petite fille n’est clairement pas l’enfant d’Amy et du Docteur.

Au-delà de ça, la plupart des possibilités sont encore ouvertes et on embarque pour le reste de la saison avec un bagage assez conséquent de questions d’importance capitale, qui sont en gros les suivantes :

    - Qui est la petite fille ? Quel sera son visage après sa régénération ?
    - Pourquoi une photo d’Amy se trouvait-elle dans la chambre de la petite fille ?
    - Pourquoi le Tardis n’est pas en mesure de déterminer si Amy est enceinte ou non ?
    - Quel rôle va jouer Amy dans le plan des Silence ? Quel est ce plan et en quoi concerne-t-il le Docteur ?
    - Qui est la femme au cache-œil apparue brièvement à Amy dans l’orphelinat ?
    - Qui se trouvait dans la tenue d’astronaute et a tué le Docteur ?
    - Qui est River Song et qui a-t-elle tué ?

On pourra faire un premier point après l’épisode 7, le dernier épisode avant l’été, pour voir si au moins une de ces questions aura été résolue d’ici là...

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Une première partie à la hauteur de l’incroyable épisode « The Eleventh Hour » de l’an dernier, mais qui ne lui ressemble pratiquement en rien. Steven Moffat s’amuse et nous torture gentiment avec des enjeux follement excitants, une gestion du rythme particulièrement audacieuse pour « Doctor Who » — qu’il dose parfaitement — et un niveau inédit de tension et de complexité dans les rapports entre les personnages. Les pistes ouvertes sont incroyables et menacent de faire surchauffer les cerveaux des malheureux spectateurs essayant désespérément de garder de l’avance sur le récit. « The Impossible Astronaut » pousse le spectateur à s’embaruqer dans l’échaffaudage de multiples théories — la petite fille est-elle River Song ? Voire la fille d’Amy ??
Il ne reste plus qu’à espérer que les multiples questions posées auront une résolution à la hauteur des attentes immenses générées par cet épisode qui peut prétendre au statut de classique instantané.

Une deuxième partie enthousiasmante qui balade ses spectateurs dans une aventure baroque et au rythme haletant, sans pourtant le perdre complètement. Les questions soulevées sont nombreuses. Si Steven Moffat arrive à en résoudre suffisamment dans un délai raisonnable, cela ne devrait pas desservir la série. Pour ses fans, cela engage en tout cas une saison incroyablement excitante.

Un Sheppard peut en cacher un autre
Mark Sheppard compte parmi les guests stars de cet épisode. L’acteur, actif depuis une vingtaine d’année, est forcément familier du téléspectateur de série puisqu’il a un CV long comme plusieurs bras, avec une prédilection pour les séries de genre. Il a pu être casté en dernière minute dans ce double-épisode, à la faveur d’un trou dans son emploi du temps qui lui a permis de tourner cet épisode entre Cardiff et les plaines de l’Utah – il a quand même du annuler une participation à une convention pour ce faire.
Les producteurs avaient initialement envisagé de le maquiller pour les scènes du début de l’épisode où son personnage apparaît vieux. C’est Mark Sheppard qui leur suggéra que son père, William Morgan Sheppard, pourrait très bien faire l’affaire!

Turning Nixon bad
Au début de l’épisode précédent, le Docteur annonçait à River son opinion très négative de Nixon. Ironique de constater que le Nixon que nous rencontrons est plutôt sympa et bienveillant. Mais que c’est le Docteur lui-même qui le rend paranoïaque et lui conseille de toujours enregistrer ce qui se passe dans son bureau !

Greatest Hits
Une partie vraiment conséquente de la musique de ces deux épisodes était composés d’extraits de la BO de la saison dernière. Pas des variations autour d’un thème, dont Murray Gold est coutumier, mais bien l’exacte réplique de pistes sonores déjà utilisées. A croire que le budget avait été lessivé par le voyage en Utah et qu’il n’y avait plus un sou pour le compositeur.

Forget me !
Nos personnages ont-ils déjà croisés les Silence avant de les oublier dans les épisodes précédents. C’est ce que croient certains qui ont relevé tout un tas de séquences étranges de la saison 5. Si tout cela est vrai, Moffat est encore plus génial (et/ou diabolique) que ce que je croyais !

 

 

 

Sullivan Le Postec

Publication d'origine les 24 avril et 1er mai 2011

Publié dans Projections

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